Écrit par Vincent Daviet
Mis à jour le 26 octobre 2024
Écrit par Vincent Daviet
Mis à jour le 26 octobre 2024
OBJET : Information sur les douleurs nociplastiques : suggestion de réévaluation du diagnostic
Cher Docteur,
Je me permets de vous écrire concernant la prise en charge des douleurs chroniques de votre patient. Je suis un ancien rétabli de douleurs chroniques, accompagnant en gestion des douleurs.
Depuis 2016, l’Association internationale d’étude de la douleur (IASP) reconnaît, aux côtés des douleurs nociceptives et neuropathiques, un troisième type de douleurs chroniques : les douleurs nociplastiques(1). Cette entité, intégrée au VIDAL en 2022, définit les douleurs liées à une altération de la nociception, sans stimulation des fibres sensitives périphériques, ni maladie ou lésion évidente du système nerveux central ou périphérique.
Les douleurs nociplastiques peuvent être isolées, comme dans la fibromyalgie, ou associées à des douleurs d’un autre type, comme chez les patients atteints de rhumatismes inflammatoires ou d’arthrose(1). Leur prévalence, encore mal connue, est estimée à au moins 20% des patients souffrant de rhumatismes inflammatoires, jusqu’à plus de 80% dans d’autres types de douleurs chroniques, comme pour le dos et le cou (2). Avec un impact significatif sur la qualité de vie et le fonctionnement quotidien.
Les spécialistes de la douleur, reconnaissent qu’il est crucial de reconnaître cet état de « sensibilisation centrale » pour éviter une errance médicale délétère et proposer une prise en charge adaptée. Les douleurs nociplastiques ne sont pas la résultante d’une pathologie somatique ou d’une anomalie structurelle, et le bilan diagnostique est normal. Les caractéristiques de ces douleurs sont d’être souvent diffuses, voire mouvantes, mais peuvent aussi se manifester sous forme de fatigue, d’anxiété, de troubles cognitifs, de douleurs abdominales. (3)
Les déclencheurs de la douleur sont, le plus souvent, psychologiques et inconscients. Ils peuvent être le stress, ou tout événement intense émotionnellement, ou certaines positions ou certains mouvements appris comme dangereux, voire des conditions environnementales.
Des études récentes ont montré l’efficacité de nouvelles techniques psychologiques. (4) L’Association des Médecins pour le Traitement de la Douleur par des Approches Psychophysiologiques (PPDA) promeut ces approches fondées sur des preuves. Les traitements les plus reconnus à ce jour (en 2024) :
– PRT – Pain Reprocessing Therapy du Dr Alan Gordon (5)
– EAET – Emotional and Awareness Expression Therapy du Dr Schubiner (6)
– Certaines psychothérapie basées sur
– l’ISTDP – Psychothérapie Psychodynamique Intensive et Brève,
– les TCC – Les Thérapies Comportementales et Cognitives
Je vous invite à considérer l’option des douleurs nociplastiques dans le cas de douleurs récidivantes inexpliquées, et sans solution satisfaisante. Pour plus d’informations :
– le site de la PPDA pour les médecins (7)
– des professionnels des français ayant étudié le sujet (8)
– le site français de vulgarisation, avec des outils pratiques pour vos patients (9)
Je reste à votre disposition pour tout échange complémentaire sur ce sujet.
Cordialement,
Vincent Daviet
Accompagnant en Gestion des Douleurs Chroniques
Ancien souffrant chronique rétabli de douleurs nociplastiques
Fondateur de SoulagerDouleurs
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Ni médecin, ni thérapeute. Toujours consulter votre médecin et poursuivre vos traitements.