Écrit par Vincent Daviet
Mis à jour le 8 juillet 2024
Écrit par Vincent Daviet
Mis à jour le 8 juillet 2024
On a souvent l’impression que la douleur nous tombe dessus par hasard ou par malchance. On se demande pourquoi nous. Alors qu’on persévère et essaie tant de traitements, de soins alternatifs, d’appliquer tous les conseils médicaux et de nos proches. Pendant que, par définition, la douleur chronique nous use avec le temps qui passe. Mais pourquoi donc, chez nous, cela ne passe pas ? Alors que, chez d’autres, les douleurs disparaissent facilement ? Si vous êtes le genre de personne qui se bat pour son mieux-être et pour se rétablir de ses douleurs, cet article va vous aider à mieux comprendre votre douleur :
On a tendance à l’oublier quand on souffre, en particulier de douleurs chroniques, mais la santé est bien plus que l’absence de problèmes physiques. D’ailleurs, même la toute-puissante Organisation Mondiale de la Santé la définit ainsi en 1946 : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
Je suppose qu’un jour l’OMS révisera sa définition de la santé. Personnellement, je préfère la définition suivante, car elle est un peu plus moderne, orientée vers les solutions, et en phase avec les nouvelles découvertes scientifiques et médicales.
« La santé est la capacité à s’adapter et à se prendre en charge face à des problèmes physiques, émotionnels et sociaux. »
How should we define health? – Huber M et al., BMJ, 343:235-7, en 2011
Votre santé peut intégrer 4 dimensions. Elles agiront en synergie pour restaurer et développer votre mieux-être, et pour faire face aux difficultés de la vie.
1) Globale : dite holistique 🧘
Pour englober le physique, le mental et le social.
2) Personnalisée : 🤳
Avec le caractère unique de chacun : histoire, besoins, objectifs.
3) Participative : 💪
Agir pour sa santé et sa résilience, se sentir responsable.
4) Dynamique : ⬆️
Avec des évolutions mesurables : corps, esprit, mieux-être.
Évidemment, la santé n’est pas juste une somme de principes socles. C’est une réalité pour laquelle nous sommes tous amenés à travailler pour la maintenir et l’améliorer. 4 types d’actions complémentaires sont possibles.
En bref, les actions possibles sont très vastes et elles toucheront forcément tout notre être en profondeur. Notamment en améliorant la découverte de soi, l’éducation et la formation, en redevenant responsable de nos comportements. 🙏 D’ailleurs, à ce stade, un accompagnateur externe peut vous être utile.
Juste un mot sur la responsabilisation, car, parfois, certains ont l’impression d’être jugés, et qu’ils devraient culpabiliser de ne pas guérir. Ce n’est pas du tout le cas, rassurez-vous.
🔑 Se responsabiliser dans le domaine de la santé signifie prendre conscience que nos choix et nos comportements ont un impact direct sur notre bien-être physique et mental. Cela implique d’être un acteur de sa propre santé au quotidien selon ses moyens et ses possibilités du moment. En fait, c’est être une partie prenante active au sein de votre équipe de professionnels de santé. En clair, on ne peut pas tout attendre du monde médical, sans un investissement personnel minimum. Se responsabiliser, ce n’est pas se culpabiliser, mais simplement reconnaître que nous avons un certain pouvoir d’action sur notre santé par nos décisions et nos habitudes de vie. Quelques exemples concrets pour prendre ses responsabilités :
💡 Ainsi, ce n’est pas une nouveauté, nous nous responsabilisons déjà tous intuitivement à certains niveaux (se couvrir en cas de courant d’air, boire une tisane après un repas copieux, etc.). Mais se responsabiliser pleinement demande d’aller plus loin en faisant des choix réfléchis et en adoptant un mode de vie globalement favorable à la santé. 🧠 Un accompagnateur extérieur (proche, médecin, thérapeute, coach, etc.) peut se révéler un précieux allié.
Pourquoi faisons-nous tout cela ? Au-delà de simplement chercher à se maintenir en vie. Le sens me parait beaucoup plus profond. Bien entendu, cela sera très personnel à chacun, mais on peut tenter d’imaginer une base commune d’intentions universelles :
En bref, avant, simplifié à l’extrême, l’ancienne définition de la douleur était :
Le corps est abimé.
Les concepts anciens de la douleur se basait sur 2 piliers :
Par conséquent le souffrant avait besoin d’un expert sachant médical « au-dessus du patient » . Le souffrant est considéré comme ignorant et passif d’un traitement décidé et prescrit par l’expert.
Mais cela n’expliquait pas les variations de la douleur en fonction du contexte, ou des émotions, ou les douleurs dans un membre fantôme. Pour en savoir plus, consultez le site de l’IMTP, avec Pierre Inchauspé, PT, ostéopathe, Msc.
Pendant ce temps-là, la place de la connaissance, de l’aidant et du souffrant évolue. Pour finalement aboutir à l’Evidence Based Medicine (Sackett et al). À partir de 1996, on commence à prendre en compte de nouvelles dimensions dans les douleurs : comme les valeurs et les préférences des souffrants. Cela n’a l’air de rien aujourd’hui, mais pour l’époque, c’est une petite révolution.
Dans cette mouvance, une dizaine d’années plus tard, apparaît le modèle biopsychosocial, en 2017. Désormais, on sait que la douleur est modulée par, au moins, ces 3 facteurs :
Voilà pourquoi, la définition moderne de la douleur est désormais la suivante, révisée selon l’IASP en 2020. Grâce à laquelle les facteurs psychologiques et sociaux sont mieux mis en évidence.
Par définition, la douleur est une expérience sensorielle ou émotionnelle déplaisante, associée à une lésion réelle ou potentielle, ou ressemblant à une lésion réelle ou potentielle.
Task force on taxonomy of the International Association for the Study of Pain
Encore plus tard, les neurosciences viennent confirmer, expliquer, et décortiquer ces phénomènes complexes et interdépendants. Et elles vont prouver une découverte récente qui est complètement déconcertante : le cerveau peut créer de la douleur. Mettant en évidence, un tout nouveau type de douleur chronique.
Comme toujours, je vous recommande de consulter votre médecin pour qu’il vous établisse un diagnostic précis et de toujours poursuivre vos traitements.
Comment savoir si votre douleur est chronique ? On considère, par définition, une douleur chronique, au-delà de 3 mois de souffrance, à partir du 1er jour où elle s’est déclarée.
Maintenant, selon l’intensité de la douleur ressentie, elle peut être tout à fait acceptable. Ou à l’inverse, totalement invalidante. Parfois, elle oscillera entre les 2 sans raison apparente.
Bien entendu, toutes les combinaisons sont possibles : des douleurs aigües invalidantes, une douleur chronique acceptable, chronique invalidante, etc.
Nos neurones sont connectés les uns aux autres, formant des voies neuronales. La neuroplasticité, c’est notre cerveau qui est capable de se réorganiser et de former de nouvelles connexions neuronales tout au long de la vie.
Ces voies sont liées et influencées, entre autres, par nos mouvements, par le stress, par nos émotions, et par notre mémoire (Butler, D ave, and Lorim er M oseley. Explain Pain. N oigroup Publications, 2015)
D’où le développement d’un nouveau et 3ème type d’origine de douleur, dite neuroplastique ou nociplastique, ou encore TMS. Voir l’étude scientifique de 1994 et 2021 qui démontre les 3 types de douleur : Part III, Pain Terms, A Current List with Definitions and Notes on Usage – Classification of Chronic Pain, IASP Task Force on Taxonomy
👉 Pour aller plus loin, consultez l’article complet « Mieux comprendre la douleur neuroplastique TMS ».
Donc, aujourd’hui on distingue 3 types de douleur, selon leur origine.
Daniel J. Clauw et ses collègues (Clinical Journal of Pain, 2016) ont situé quelques syndromes de douleur chronique selon leur origine, sur une échelle progressive (de type continuum).
Toutefois, les douleurs peuvent avoir des origines multiples. Ce qui complexifie l’analyse et la découverte d’une solution adaptée. Cette représentation sur 1 seule ligne n’est pas toujours la plus proche de la réalité du terrain. Il peut y avoir des chevauchements. Une douleur peut être nociceptive, et aussi neuropathique, et aussi neuroplastique.
En combinant la nouvelle définition contemporaine de la douleur et nos connaissances actuelles sur les 3 types de douleurs chroniques, nous pouvons établir ce nouveau modèle de gestion de la douleur chronique.
Une douleur qui traîne depuis des années a pu :
Plus d’informations : vidéo du kinésithérapeute canadien Denis Fortier
Bien que ces types de douleurs influent les uns sur les autres, ils sont simultanément soumis à nos propres aspects biologiques, psychologiques et sociaux. À la fois, cela rend chaque situation très unique et complexe. Et en même temps, c’est une formidable quête sur soi-même. Surtout, cela révèle de nombreuses pistes d’améliorations que vous n’avez pas encore explorées, redonnant espoir, confiance, envie d’agir.
Notamment sur les aspects psychologiques et sociaux qui sont encore très insuffisamment pris en compte dans la prise en charge de nos douleurs chroniques. En particulier, et par définition, sur ce nouveau type de douleur chronique neuroplastique, le TMS.
Comme nous l’avons vu, différents types de douleur peuvent être à l’origine de vos souffrances. Voilà pourquoi, dans la majorité des douleurs chronique (>80%), on retrouve une composante majeure d’origine neuroplastique, avec notamment des facteurs psychologiques sur lesquels nous pouvons obtenir des améliorations durables.
Dans tous les cas, votre meilleur allié reste votre médecin généraliste. Continuez impérativement le dialogue avec lui, poursuivez vos traitements, et suivez ses avis.
Les douleurs de type 1, nociceptives, sont en général très bien diagnostiquées par les professionnels de santé et les examens classiques. D’ailleurs, les Occidentaux en sont les grands spécialistes. Je suis sûr que vous serez bien pris en charge.
Pour les douleurs neuropathiques, de type 2, elles sont parfois moins bien gérées. C’est pourquoi, vous pouvez vous faire aider par l’Association Francophone pour Vaincre les Douleurs AFVD.
Vous vous demandez si vous souffrez d’une douleur d’origine neuroplastique, de type 3 (aussi appelée TMS) ? Malheureusement, elles ne sont pas encore suffisamment connues par les professionnels de santé en France, même si bien présentes dans la Bible des médecins, le Vidal, depuis 2022. 👉 Voilà pourquoi, commencez par découvrir les 18 signes que vous pourriez souffrir d’un TMS.
S’il s’avère que c’est bien le cas, cela va vous surprendre, mais c’est en réalité une bonne nouvelle. En effet, le phénomène même de neuroplasticité qui l’a créé est réversible ! Il est de plus en plus connu, et des thérapies validées scientifiquement existent. D’autant que, bonus, c’est ma spécialité et la raison d’être de ce blog de vous aider.
Voici le type de solutions qui ont de très bons résultats dans la gestion des douleurs chroniques neuroplastiques TMS visant un rétablissement :
Oui, ces méthodes sont naturelles. Non, elles ne sont pas liées au corps. Mais plutôt à l’esprit, au mental. Grâce à la neuroplasticité, notre cerveau est capable de réapprendre de nouveaux chemins sans douleur chronique invalidante.
Il faut trouver comment adapter ces enseignements à votre situation unique et complexe afin qu’ils soient bien intégrés. C’est un peu comme chercher à bien ajuster ces nouvelles pièces du puzzle de votre santé. 🧩 C’est alors que nous travaillons sur la rééducation de notre cerveau avec de petits exercices tout simples, mais puissants lorsqu’ils sont suffisamment répétés et exécutés correctement. 🏋️♀️
Nous redécouvrons des parties de nous-mêmes un peu enfouies, renouons avec nos activités évitées en douceur, reconnectons avec notre énergie et joie de vivre. Bref, nous pouvons retrouver une vie normale, et même finalement plus riche et consciente.
D’ici là, vous avez toute ma compassion et mes vœux de rétablissement.
☑️ Des conseils apaisants que je ne partage qu’avec mes inscrits
☑️ Le test « Souffrez-vous de douleurs neuroplastiques (TMS) ? »
☑️ Un guide PDF de 26 pages avec la méthode et les exercices à faire chez vous.
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